Cette escroquerie implique un prétendu acheteur qui verse un acompte par virement bancaire pour réserver un bien immobilier. Ultérieurement, il demandera le remboursement de ce montant, exposant ainsi le vendeur à des risques juridiques associés au blanchiment d'argent.
Dans le domaine de la vente, que ce soit pour l'immobilier, les biens de consommation ou les services, les transactions financières représentent le pilier des échanges commerciaux. Néanmoins, le développement des technologies et la simplicité des transactions en ligne ont ouvert la voie à de nouvelles escroqueries, dont l'entourloupe du transfert bancaire se distingue par son raffinement et les graves conséquences qu'elle peut avoir pour les vendeurs.
Dans ce qui suit, je vais révéler le fonctionnement de cette supercherie, les risques potentiels pour les vendeurs et comment se prémunir efficacement contre cette menace.
Tout commence par une prise de contact qui semble innocente. L'acheteur, en réalité un escroc, se présente par téléphone comme intéressé par l'acquisition d'une propriété, souvent une villa ou un appartement. Il affirme être actuellement en vacances et avoir eu un coup de cœur pour le bien, argumentant sa familiarité avec le quartier grâce à des recherches sur Google Maps. Il suggère alors de verser un acompte par transfert bancaire pour sécuriser la réservation et l’achat du bien immobilier au prix convenu sans aucune négociation et surtout sans avoir visité le bien immobilier.
Le vendeur, rassuré par l'acheteur et la somme reçue, prend la transaction au sérieux. Par la suite, l'acheteur trouve des excuses pour ne pas visiter le bien immédiatement, gagnant du temps. Quelques temps plus tard, il revient vers le vendeur avec une demande de remboursement, invoquant un changement de situation professionnelle ou personnelle, voire un décès dans sa famille, et insiste pour un remboursement rapide sur un compte bancaire différent.
Le vendeur inquiet et craignant des représailles, procède rapidement au remboursement. Il découvre plus tard que le virement initial était une supercherie, se retrouvant ainsi impliqué dans une affaire de blanchiment d'argent, avec les implications juridiques que cela entraîne.
Plusieurs signes peuvent alerter les vendeurs d'un potentiel acheteur fantôme :
Une pression pour conclure la transaction rapidement : l'acheteur cherche à finaliser l'achat de manière précipitée, souvent en citant des raisons urgentes d'ordre personnel ou professionnel.
Des offres trop alléchantes : une proposition largement supérieure au prix demandé peut être tentante, mais elle doit également susciter des doutes.
Des communications uniquement électroniques : l'acheteur évite les rencontres en personne préférant les appels téléphoniques, les emails ou les WhatsApp.
Des demandes financières atypiques : l'acheteur demande au vendeur de régler des frais avant de conclure la vente, supposément pour accélérer le processus ou libérer les fonds.
Le processus de blanchiment d'argent, qui vise à masquer l'origine de fonds obtenus illégalement, expose les vendeurs à de sérieux risques juridiques. Rembourser l'argent sans connaître sa provenance illégale peut mener à des accusations de complicité dans le blanchiment. Les répercussions peuvent aller de simples enquêtes à des poursuites judiciaires, voire des peines de prison, même sans intention frauduleuse de la part du vendeur.
Pour éviter de tomber dans ce piège, il est essentiel d'adopter certaines mesures de précaution. Il est crucial de vérifier l'identité de l'acheteur et de le rencontrer, ainsi que valider la légitimité de son offre via une lettre d'intention d'achat. En cas d'acompte, il doit être versé sur un compte séquestre, comme celui d'un notaire, et jamais directement sur le compte du vendeur. En cas de doute, il est vital de consulter sa banque, la police ou un conseiller juridique.
L'entourloupe du transfert bancaire illustre les risques liés à la numérisation des transactions financières. Dans un monde où la prudence est de mise, il incombe à chaque vendeur de prendre les mesures nécessaires pour se protéger. En collaborant avec des professionnels reconnus et en restant informé sur les escroqueries les plus courantes, vous éviterez les risques de devenir la proie de ces escrocs fantômes.
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